Intercal – Biennale Hors Cadres – La Comédie – Centre dramatique national de Reims. Du 8 au 11 juin, des artistes – théâtre, arts sonores, arts visuels et numérique – questionnent leurs disciplines pour expérimenter ensemble des chemins communs. 

Intercal – Biennale Hors Cadres – La Comédie – Centre dramatique national de Reims. Du 8 au 11 juin, des artistes – théâtre, arts sonores, arts visuels et numérique – sont conviés à questionner leurs disciplines pour expérimenter ensemble des chemins communs. 

Imaginée en collaboration avec Echos Electrick et depuis la direction de Chloé Dabert, la Comédie propose au public une biennale qui vise la promotion de nouvelles créations hybrides, entre théâtre et multimédia. 

Du 8 au 11 juin, des artistes – théâtre, arts sonores, arts visuels et numérique – sont conviés à questionner leurs différentes disciplines pour expérimenter ensemble des chemins communs. 

Au programme : À l’Origine fut la vitesse : Le Testament de Sov Strochnis, une création théâtrale et musicale de Philippe Gordiani et Nicolas Boudier d’après La Horde du Contrevent d’Alain Damasio ; La Veilleuse : Cabaret Holographique, une installation de Valentine Losseau et Raphaël Navarro avec Yann Frisch, Kaori Ito, Yael Naim, Yoshi Oida et le groupe Birds on a wire etc. ; et Boîtes à rire, une installation interactive de Frédéric Boyer et Serge Bloch.

La Veilleuse : Cabaret Holographique, une installation de Valentine Losseau et Raphaël Navarro avec Yann Frisch, Kaori Ito, Yael Naim, Yoshi Oida et le groupe Birds on a wire …

Le cabaret holographique de Valentine Losseau et de Raphaël Navarro, La Veilleuse, est un spectacle qui rend hommage à cet objet de l’ombre et à sa lueur obstinée, symbole de vie et d’énergie créatrice.Petite leçon de technique : l’hologramme consiste en l’enregistrement d’une image obtenue par interférence entre deux faisceaux de lumière cohérente dont l’un éclaire le sujet et l’autre sert de référence ; l’holographie se résumerait ainsi à une méthode de photographie restituant le relief des objets, et ici celui des corps grâce aux interférences des faisceaux laser.

Valentine Losseau et Raphaël Navarro proposent leur spectacle selon trois dimensions, de la plus petite à la plus grande, adaptable à toute salle, ouvert aux tournées et voyages de comédiens.

Or, ces artistes interprètes ne font pas partie du voyage, absents à la représentation présente, à leur corps défendant, au sens propre, car dans ce jeu des perspectives, le public est mystifié, victime malgré lui d’un trompe-l’oeil, prenant pour réalité sur la scène un simple reflet évanescent.

Impressions de la véracité ou bien de la réalité d’un corps qui se dissoudrait ou se dissocierait dans l’apparence d’une image – antithèse et oxymore –, l’image par le biais de la technique et de l’art simule l’objet. Et le corps de l’interprète, du magicien, de la musicienne ou de la danseuse, n’est plus soumis aux lois tangibles de la gravitation, il est apte à s’élever du sol, pour s’allonger dans l’espace, en se retournant, en planant, ou bien en évoluant dans l’air – nageur dans l’eau.

Dissociation, dédoublement, surgissement d’ombres et de fantômes depuis le corps vivant : combien de fois l’humoriste enlève-t-il sa veste pour la déposer sur le dos d’une chaise lorsqu’on la retrouve à plusieurs reprises, sans y avoir pris garde, sur le dos même de son propriétaire ludique ? Un guet-apens scénique amusant et facétieux qui se moque des présences tronquées.

Et la danseuse, et l’instrumentiste, et la chanteuse se voient toutes face public comme non pas amoindries mais démultipliées à l’infini, grâce aux effets spéciaux – nuages qui entourent les silhouettes quand elles bougent, provoquant sensations de magie envoûtante et ensorcelante.

Hallucination, évocation surréaliste, merveilleuse ou féérique, force de l’imaginaire, le regard du spectateur est soumis à rude épreuve souriante dans le plaisir et le ravissement. Apparition fantastique, esprit, fantôme, vision, fantasme, illusion, simulacre, les sensations heureuses se succèdent pour le public réjoui et présent qui aimerait tant toucher du doigt l’inaccessible image.

La compagnie 14:20 a réuni des artistes amis, sous leurs atours fantomatiques, afin de célébrer le public. Les artistes profitent de leur immatérialité provisoire, dans une suite surréaliste : Yaël Naïm se démultiplie, la danseuse Kaori Ito imprime la trace de ses mouvements dans l’espace, les chanteuses charmantes de Birds on wire, Dom La Nena et Rosemary Stanley s’évanouissent…

La compagnie 14:20 poursuit son cycle sur la présence originellement dans le contexte de la pandémie – dématérialisation du rapport entre artistes et publics. Comment faire ressentir une présence face à l’immatériel, l’extra-corporel ? La magie met en présence de l‘invisible.

Avec aussi ceux qui n’ont pas été cités, Eric Antoine, Clément Dazin, Lou Doillon, Laurence Equilbey, avec Anas Séguin – baryton – et Charles Skerath – soprano -, Yann Frisch, Yoshi Oida. Du 8 au 11 juin 2022 sur le Parvis de La Comédie pour Intercal – Biennale Hors Cadres.

A l’origine fut la vitesse, Le Testament de Sov Strochnis, création théâtrale et musicale de Philippe Giordani & Nicolas Bouvier d’après La Horde du Contrevent d’Alain Damasio.

Equipé d’un masque-écran occultant doublé d’un casque audio à conduction osseuse, le public embarque pour un voyage sonore extraordinaire dans un monde balayé par les vents, plongeant dans la mémoire de Sov Srochnis, héros de La Horde du contrevent. Une expérience sensorielle entre éclats et éblouissements de couleurs – nuances, nuages et fourmillements – sur l’écran de lunettes de casque audio – coups de foudre et coups de tonnerre, déversements sonores divers.

La catastrophe naturelle – terre, air, eau et feu – semble reprendre tous ses droits tandis que le héros s’enferme de plus en plus dans une solitude et un isolement  abyssal qui l’effraie. Entre traînées de boue à l’image, emportement des éléments du ciel et de la terre, l’homme n’est rien.Du 9 au 11 juin 2022 à La Comédie (petite salle)pour Intercal – Biennale Hors Cadres.

Véronique Hotte

Intercal – Biennale Hors Cadres – La Comédie – Centre dramatique national de Reims. Du 8 au 11 juin, des artistes – théâtre, arts sonores, arts visuels et numérique – sont conviés à questionner leurs disciplines pour expérimenter ensemble des chemins communs.