Les Paravents de Jean Genet, mise en scène d’Arthur Nauzyciel au Théâtre National de Bretagne à Rennes.

Crédit photo: Philippe Chancel.

Les Paravents de Jean Genet, mise en scène d’Arthur Nauzyciel, dramaturgie Leila Adham, chorégraphie Damien Jalet, lumières Scott Zielinski, scénographie Riccardo Hernandez, sculpture Alain Burkhart, son Xavier Jacquot, vidéo Pierre-Alain Giraud, costumes José Lévy. Avec Hinda Abdelaoui, Zbeida Belhajamor, Mohamed Bouadla, Aymen Bouchou, Océane Caïraty, Marie-Sophie Ferdane, Xavier Gallais, Hammou Graïa, Romain Gy, Jan Hammenecker, Brahim Koutari, Benicia Makengele, Mounir Margoum, Farida Rahouadj, Maxime Thébault, Catherine Vuillez. Du 29 septembre au 7 octobre 2023 à Rennes – Théâtre National de Bretagne 1, rue Saint-Hélier 35000 – Rennes T-N-B.fr Du 29 mai au 19 juin 2024 à Paris, Odéon-Théâtre de l’Europe.

Les Paravents, publié en 1961- dernier livre édité de l’auteur et ouvrage testamentaire – est créé en 1966 par Roger Blin, avec Madeleine Renaud et Maria Casarès à l’Odéon, où ils provoquent un tollé, la guerre d’Algérie étant encore un sujet brûlant. Patrice Chéreau monte la pièce en 1983.

En Algérie, fellagas et légionnaires s’affrontent, pendant qu’autour d’eux s’agitent travailleurs arabes et colons. Or, dans la mort, tous se rejoignent: les ennemis sont secrètement semblables.

Subversive, la pièce malmène les Européens, autant que les Indigènes, au-delà de toute orientation politique. La guerre d’Algérie, sans en être le thème, inspire latéralement Les Paravents qui s’articule sous forme de tableaux symboliques successifs sur les relations des êtres entre eux.

Un zoom sur le laissé-pour-compte Saïd des Orties – Aymen Bouchou – aux prises avec un mariage aléatoire : lui, le plus pauvre, a épousé Leïla – Hinda Abdelaoui -, la plus laide; puis, un regard sur les putains et leurs clients, un autre sur Leïla, tout juste introduite dans la famille des Orties; un autre encore sur les colons européens exerçant leur domination; un autre sur les démêlés de la famille des Orties avec les villageois, avec la justice et avec les autorités coloniales. Si Slimane, le père défunt de Saïd, dit avoir été tué dans les conflits; les vols de Leïla et de Saïd agacent le voisinage. Or, Saïd disparaît, la Mère meurt et Leïla peu après. De cette famille, on passe à la révolution algérienne, du côté des colons, du village, des combattants, puis des morts.

Lire l’article de Véronique Hotte sur http://www.webtheatre.fr