Dom Juan de Molière, mise en scène, décor et costumes de Macha Makeïeff, à L’Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris 6è.

Dom Juan de Molière, mise en scène, décor et costumes Macha Makeïeff. Avec Anthony Moudir, Irina Solano, Jeanne-Marie Lévy, Joaquim Fossi, Khadija Kouyaté, Pascal Ternisien,
Vincent Winterhalter, la mezzo-soprano Xaverine Lefebvre et Xavier Gallais. Lumière
Jean Bellorini, son Sébastien Trouvé, maquillages et perruques Cécile Kretschmar, mouvement Guillaume Siard, toile peinte (clavecin) Félix Deschamps Mak. Du 23 avril au 19 mai 2024, du mardi au samedi à 20h, dimanche à 15h, relâche le lundi et le mercredi 1er mai, à L’Odéon – Théâtre de l’Europe – Paris 6ème.
Crédit photo : Juliette Parisot.

La metteuse en scène, décoratrice et costumière Macha Makeïeff, explore la figure ardente de l’homme prédateur à travers le Dom Juan de Molière, dans un clair-obscur dix-huitièmiste, un siècle qui révèle la figure du libertin – désir physique et sensualité revendiqués, façon Marquis de Sade. Et fi de ce libre-penseur à la Molière et du Grand siècle qui aime à débattre vivement : il s’agirait plutôt des méandres – postures calculées et portrait en mouvement – d’un Valmont.

La conceptrice met en valeur la transgression nonchalante mais non moins efficiente d’un rustre asocial, satisfait et provocateur, insolent, niant l’autocensure, aimant à se donner en spectacle, faisant de la théâtralité une seconde nature, selon la posture du Grand Seigneur méchant homme.

Xavier Gallais dans le rôle-titre correspond au portrait de Molière de 1658 par le peintre Nicolas Mignard, à la jeunesse corpulente et avantageuse, qui vit au présent de l’instant, cueillant le jour.

L’acteur éminent prend plaisir à ralentir et à distiller le cours patient de ses discours, retardant à souhait la machine infernale qu’il pressent ébranlée vers sa fin tragique. Dom Juan libère en lui une parole profonde, heurtée et indécidable, s’arrêtant pour élucider ses propos et expliquer sa vision : il joue et s’adonne à la représentation de l’acteur dans son personnage, donnant à voir un manipulateur/marionnettiste, selon une palette de gestes baroques épanouis et ostentatoires.

Lire l’article de Véronique Hotte sur http://www.webtheatre.fr